vendredi 11 septembre 2009

Préface, avertissement, dédicace.

Préface: Le roman se pose comme véridique, pour dénoncer les pratiques de son temps, et ceux qui le dénieraient ne seraient que des hypocrites. La vraissemblance s'explique par la prudence. Si cela ne semble pas crédible, c'est aussi parce qu'on ignore les coulisses de la société du XVIIIème. les lettres seraient donc les plus représentative d'une correspondance réelle.
L'avertissement de l'éditeur dénie ce réalisme: rien n'est vrai dans ce roman épistolaire.

La dédicace à Rousseau :

Les moeurs de l'époque (roman achevé en 1781)

Cf EPIGRAPHE Roman : (en dessous du titre)
"J'ai vu les moeurs de mon temps et j'ai écrit ces lettres" Rousseau in Nouvelle Héloïse = se pose en disciple de JJR ?

Etude de la passion in Nvelle héloise : dépeinte avec lyrisme, énergie positive. Vertu et passion co unie ds une même sensibilité. En 1761, La Nouvelle Héloïse est un grand succès en librairie

de La Nouvelle Héloïse
Il faut des spectacles dans les grandes villes, et des romans aux peuples corrompus. J'ai vu les moeurs de mon temps, et j'ai publié ces lettres. Que n'ai-je vécu dans un siècle où je dusse les jeter au feu !
Quoique je ne porte ici que le titre d'éditeur, j'ai travaillé moi-même à ce livre, et je ne m'en cache pas. Ai-je fait le tout, et la correspondance entière est-elle une fiction ? Gens du monde, que vous importe? C'est sûrement une fiction pour vous.
Tout honnête homme doit avouer les livres qu'il publie. Je me nomme donc à la tête de ce recueil, non pour me l'approprier, mais pour en répondre. S'il y a du mal, qu'on me l'impute; s'il y a du bien, je n'entends point m'en faire honneur. Si le livre est mauvais, j'en suis plus obligé de le reconnaître : je ne veux pas passer pour meilleur que je ne suis.
Quant à la vérité des faits, je déclare qu'ayant été plusieurs fois dans le pays des deux amants, je n'y ai jamais ouï parler du baron d'Etange, ni de sa fille, ni de M. d'Orbe, ni de milord Edouard Bomston, ni de M. de Wolmar. J'avertis encore que la topographie est grossièrement altérée en plusieurs endroits, soit pour mieux donner le change au lecteur, soit qu'en effet l'auteur n'en sût pas davantage. Voilà tout ce que je puis dire. Que chacun pense comme il lui plaira.
Ce livre n'est point fait pour circuler dans le monde, et convient à très peu de lecteurs. Le style rebutera les gens de goût; la manière alarmera les gens sévères; tous les sentiments seront hors de la nature pour ceux qui ne croient pas à la vertu. Il doit déplaire aux dévots, aux libertins, aux philosophes; il doit choquer les femmes galantes, et scandaliser les honnêtes femmes. A qui plaira-t-il donc ? Peut-être à moi seul; mais à coup sûr il ne plaira médiocrement à personne.
Quiconque veut se résoudre à lire ces lettres doit s'armer de patience sur les fautes de langue, sur le style emphatique et plat, sur les pensées communes rendues en termes ampoulés; il doit se dire d'avance que ceux qui les écrivent ne sont pas des Français, des beaux-esprits, des académiciens, des philosophes; mais des provinciaux, des étrangers, des solitaires, de jeunes gens, presque des enfants, qui, dans leurs imaginations romanesques, prennent pour de la philosophie les honnêtes délires de leur cerveau.
Pourquoi craindrais-je de dire ce que je pense ? Ce recueil avec son gothique ton convient mieux aux femmes que les livres de philosophie. Il peut même être utile à celles qui, dans une vie déréglée, ont conservé quelque amour pour l’honnêteté. Quant aux filles, c'est autre chose. Jamais fille chaste n'a lu de romans, et j'ai mis à celui-ci un titre assez décidé pour qu'en l'ouvrant on sût à quoi s'en tenir. Celle qui, malgré ce titre, en osera lire une seule page est une fille perdue; mais qu'elle n'impute point sa perte à ce livre, le mal était fait d'avance. Puisqu'elle a commencé, qu'elle achève de lire : elle n'a plus tien à risquer



Rappel :
Rousseau,
Bernardin de St-Pierre.
=Rousseauiste, Laclos considère que l’homme a été dénaturé par la société. L'homme est bon, c'est la société qui le corrompt.

Le courant libertin :
• Prevost,
• Crébillon,
• Sade

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